Au bout du tunnel, un arc en ciel

Publié le 9 Mai 2013

Au bout du tunnel, un arc en ciel

J'ai connu cet homme, un samedi, à Montmatre, par hasard.

J'étais avec une amie et je l'ai vu devant le magasin d'une connaissance.

Un grand blond, les yeux bleus.

Un bonjour furtif, un serrage de main poli et nous sommes repartis.

Une semaine plus tard, j'appelais mon amie lui demandant de revoir cet homme car je

savais que j'avais une histoire à vivre avec lui.

Nous nous sommes revus. Je n'étais plus convaincue de mes certitudes à son égard. Mais je suis passée outre.

 

 

Deux mois après l'avoir connu, il s'est installé dans mon studio.

Avec toutes ces affaires. sans que j'ai mon mot à dire.

Au lieux de vivre une belle histoire, j'avais sous mon toit, un homme qui avait décidé de me changer. Pire de faire de moi, celle qui serait à sa botte.

Les coups ont commencé. Oh avec des excuses et des larmes le lendemain, bien sûr. Comme un sursaut d'humanité.

Un mercredi, il a décidé de me demander (à table chez mes parents) sans me regarder, si je voulais l'épouser. Sans un regard....

J'avais peur de lui, alors j'ai dit oui.

Préparation en hâte du mariage, choix de la robe, de la salle.

Ce qui devait être une période d'euphorie, ne le fut pas.

 

 

10 Juin 2000, le Grand jour.

J'avais tellement envie d'aller de me marier, que devant ma télé en robe blanche,

j'espérais de Marie Pierce qui jouait la finale dame de Roland Garros, allait faire un 3 ème set. Et bien non, elle remporta le titre en 2 Sets seulement.

Arrivée  la Mairie.

Une foule immense. De la famille venue des 4 coins du Monde.

J'ai failli répondre "Non" à la question du Maire. Mais en me retournant et voyant les

invités, je n'ai pas osé.

C'est fait, je suis mariée. La fête ne fut pas aussi belle que je l'avais espéré, car mon mari m'avait interdit de danser avec qui que ce soit.

 

 

La vie à deux commença, les manipulations mentales aussi.

J'étais nulle, j'étais moche. Mes amis, n'en parlons pas, il fallait que j'arrête de les voir.

Oh et puis si en plus tu pouvais changer de métier parce que le tien, je ne l'aime pas et en plus tu gagnes plus que moi, ce qui est inconcevable dans mon monde.

Les coups, les cheveux tirés. Interdiction d'aller se coucher avant que le linge soit

repassé (quoi il est 2h00 du matin , je ne veux pas le savoir).

Un jour, un test dans ma salle de bain, seule. Positif. Je suis enceinte. Mon monde s'écroule. A vie je serais liée à mon bourreau.

 

 

14 Novembre 2001 Ma Princesse est née.

La première chose que me dit mon mari en la voyant "il faudrait faire un test de

paternité elle ne me ressemble pas"...

L'arrivée de cet enfant, n'a rien arrangé. En plus du reste, j'étais une mère incapable et indigne.

Les coups continuent. Je ne dis rien, j'ai peur.

Il est policier, et a donc des armes à la maison. Si un jour il s'en servait contre moi ?

Je m'endors la lumière allumée , comme pour me rassurer.

 

 

Finalement au bout de 5 ans de vie commune, je demande le divorce.

Deux fois. La première fois je me suis ravisée.

Pour préserver ma fille, j'ai divorcé "à l'amiable".

Jugement rendu le 1er Octobre 2004.

Il a refait sa vie, tout de suite, même pas 2 semaines après le jugement, il était à

nouveau papa.

Aujourd'hui il essaye de me retirer ma fille. Il dit que je suis folle. bien sûr, c'est

tellement évident qu'il allait continuer à me faire payer le fait de l'avoir quitté.

Mais je ne suis plus la même. Je suis forte et il ne me fait plus peur.

 

 

Quand j'entends dans des dîners des femmes qui disent, alors qu'on ne se connait pas, "mon mari me bat". Je n'y crois pas.

On a tellement honte, que l'on n'ose pas en parler.

C'est de notre faute, alors on garde ce poids pour nous.

Quand j'entends "moi si ça m'arrive, je pars et je porte plainte".

Non c'est faux.

On a peur de prendre cette décision, on ne va pas dans un commissariat affronter le regard des autres.

 

 

 

Mais comme toute histoire a une belle fin, aujourd'hui je suis libre, fière d'avoir dit stop et l'humour restera ma plus grande arme pour affronter ce monde.

 

Comme ce sketch de Nadia Roz https://www.youtube.com/watch?v=3fyZAlcm0KA

(regardez le jusqu'au bout même si ça dure 5 minutes)

 

 

 

 

 

 

Rédigé par Salomé Rainbow

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D
#calins
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L
Votre silence résonne dans cet article. Vous n'écrivez que ce que vous voulez bien nous écrire. Il manque encore de l'assurance dans ce texte. Je ne souhaite pas en savoir plus, mais quitte à en faire un document consultable par tous, pourquoi ne pas aller jusqu'au bout ?<br /> <br /> Vous me semblez encore fragile, vous devenez forte, courageuse pour votre fille, mais vous ! Où en êtes-vous ?
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G
Je suis plus que boulversée! Vous avez eu une force qui m'impressionne pour avoir eu le courage de supporter tout ça! Comment peut-on s'en prendre à une personne que l'on est censé aimer? Ça me dépasse. Ce genre de comportement est injustifiable et inexcusable. Cet homme (qui n'en est pas un) le paiera un jour. J'en suis sûre.<br /> Vous avez tout mon soutien pour botre combat contre cet &quot;homme&quot;. J'ai confiance : vous récupérerez votre fille. Vous êtes la seule vérité qu'elle a sur cet Terre. <br /> (Le sketch est terrible :) Je ne la connaissais pas. C'est qu'elle a une belle voix en plus!!)<br /> Désolée pour ce roman ^^&quot; Bonne soirée.
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F
Rien à dire. Malheureusement une histoire &quot;presque&quot; banale, ce qui ne retire RIEN à son horreur, ni à votre courage. Je mesure ma chance et vous tire mon chapeau. Soyez fière, au nom de toutes celles qui connaissent / ont connu cet enfer de silence. Et pensée émue pour toutes celles qui n'ont pas la chance d'avoir votre force ; que personne ne se permette de juger !
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L
wow, j'ai mal pour toi, je savais pas ce que tu avais vecu! bravo pour ton courage!!
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